Archive

Erion Kadilli

Erion Kadilli


Le Centre d’Art Contemporain est heureux d’accueillir l’artiste Erion Kadilli pour une soirée de projection, au cours de laquelle il présentera deux documentaires qu’il a réalisés.

La montagna di Nietzsche. In viaggio con Gianni Vattimo, 2012. 28’
Erion Kadilli, réalisateur mais aussi un producteur de documentaires, amorce son « voyage à travers l’homme Vattimo » par un cours universitaire du théoricien de la Pensée Faible, avant de partir à la découverte d’une dimension plus privée de l’auteur et philosophe, au cours d’une tournée de conférences au Monténégro. Entre les moments officiels et d’autres plus intimes, Gianni Vattimo parle à la caméra pour se raconter à travers les yeux du réalisateur. N’interrogeant jamais Vattimo sur de grands enjeux, Kadilli au contraire laisse apparaître son caractère et ses pensées, à travers des moments de vie quotidienne en voyage. S’adossant à de subtiles mais nombreuses ressemblances existentielles et de pensée entre Nietzsche et Vattimo, Kadilli livre un film très personnel, et ce, d’autant plus que Vattimo est également un ami. Le dialogue est presque inexistant; avec naturel, Kadilli le remplace par la vidéo et les images.

I’ve been god in bosnia. Life of a mercenary man, 2010. 80’
A travers un récit à la première personne et le recours à du matériel d’archive, ce documentaire d’Erion Kadilli retrace la vie de Roberto Delle Fave, dit « diable rouge », le tristement célèbre mercenaire des guerres des Balkans en Bosnie et en Croatie entre 1992 et 1995. Mercenaire de profession, désormais pauvre et socialement marginalisé, Roberto Delle Fave vit aujourd’hui de spectacles de serpents. Son récit est parfois délirant, toujours inquiétant, certains faits sont sans doute inventés ; il en émerge toutefois la réalité d’une guerre que lui-même définit comme « sale ».

Le film n’est pas destiné à être une simple dénonciation des crimes de guerre,mais plutôt le témoignage de la parabole existentielle d’un homme poussé par des facteurs sociaux dans un maelström de violence et de mort. Du contexte extrême de la guerre, le discours sur l’absence de valeurs et de morale se déplace vers la scène quotidienne de notre réalité, où l’absence est moins explicite et permet de maintenir un système politique et économique. Une société du spectacle, où notre rapport à la guerre – quand bien même elle se déroule à quelques centaines de kilomètres de nos frontières – est médiatisé par des images autorisées par l’État, consolatrices ou ironiques, jamais porteuses de réalité historique.

Visiter le 5e étage
Visiter le 5e étage L’espace d’exposition virtuel du Centre

Visiter le 5e étage
L’espace d’exposition virtuel du Centre

Visiter le 5e étage
L’espace d’exposition virtuel du Centre

Votre panier