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Les marques aveugles

Les marques aveugles


Rosa Barba, Pavel Büchler, Hollis Frampton, Louise Hervé et Chloé Maillet, Robert-Jan Lacombe, Chris Marker, Katja Mater, Wendelien van Oldenborgh, Margaret Salmon, Hito Steyerl, Gitte Villesen, Akram Zaatari


Une image fixe de l’aéroport d’Orly, et cette phrase presque aussi emblématique que le film : « Ceci est l’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance » ; ainsi s’ouvre La Jetée (1962) de Chris Marker. Les Marques Aveugles prend pour point de départ cette oeuvre, devenue classique, pour une réflexion contemporaine sur le temps et la mémoire, et plus spécifiquement la relation entre image et empreinte, trace, traumatisme. Si ces aspects sont largement présents dans la narration du film, ils le sont également dans l’esthétique de celui-ci – contrastes violents, image fragmentée, impossible retour vers le passé.

Les dix-sept oeuvres des Les Marques Aveugles illustrent, à l’aide de diverses stratégies, ces problématiques, qui par ailleurs s’appuient sur des formats aussi divers que projection, diaporama, jeu entre images fixes et images en mouvement, performance ou installation. Si la marque de l’image forcément s’associe à la notion de mémoire et de souvenir, elle évoque implicitement et peut-être plus fortement encore les séquelles de cette empreinte. Ainsi Wendelien van Oldenborgh examine-t-elle à l’aide d’un diaporama fluide la mémoire et les effets d’un passé récent : de la précarité postfordiste à la participation à diverses formes de production culturelle ; les strates d’images et d’histoires se mêlent et se répètent. La mémoire – difficile
appropriation d’un passé douloureux, travail et devoir de mémoire – est par également au coeur du travail de Gitte Villesen qui interroge les limites de matériels historiques (d’archives) dans un recours contemporain ; ici la distance au moment est double puisque les protagonistes s’efforcent de structurer la documentation des procès d’Auschwitz. D’apparence plus personnelle, le travail d’Akram Zaatari conte sous forme épistolaire et poétique la rupture de deux hommes, cependant que Rosa Barba confirme son intérêt pour les signes, l’écriture et le texte, transfigurant les marques laissées par des ingénieurs en des dessins et narrations imaginaires, imaginées. Le film de Brent Green, enfin, présenté en projection unique au cinéma et réalisé à l’aide d’images fixes en animation, illustre une quête désespérée, une ode à l’amour, au cinéma et à la science.

Le projet comprend également un cycle de quatre projections présentées exclusivement aux cinémas du Grütli (19.01 – 22.01.2012) : James Benning, Brent Green, Isidore Isou, William E. Jones.

Une proposition de Katya García-Antón et Emilie Bujès

Image de couverture: Brent Green, « Gravity Was Everywhere Back Then », 2010, 16mm film and digital photographs. transferred to digital video, 75. Courtesy Brent Green
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