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Auguste Orts

Auguste Orts


Herman Asselberghs, Manon de Boer, Sven Augustijnen, Anouk De Clercq


Les artistes qui contribuent à ce projet travaillent essentiellement avec le film ou la vidéo, ancrés dans une pratique affiliée à l’art visuel, qui toutefois fréquemment requiert une économie, une expertise ou des modèles tendant vers ceux du cinéma – ce qui n’est pas sans difficulté du point de vue des divergences de processus entre ces deux milieux. En 2006, Herman Asselberghs, Sven Augustijnen, Manon de Boer et Anouk De Clercq décident déformer un groupe, afin en premier lieu de disposer d’une plateforme de distribution et de production leur permettant d’évoluer plus aisément entre le contexte artistique et celui de l’industrie du film. Leur structure, alors située sur la rue Auguste Orts, adopte l’identité d’un personnage historique quelque peu obscur : Auguste-Englebert Orts, un avocat, historien et homme politique libéral du XIXe siècle, ayant procuré un nom à cette large rue de Bruxelles en 1877, avant même son décès en 1880.

Mais au-delà de cette association pragmatique se révèlent forcément des sensibilités partagées et liens délicats, surgissant à différents niveaux, affranchis d’idées ou de notions récurrentes ou unanimes, tantôt se touchant et se répondant, tantôt au contraire affirmant un certain désaccord formel ou conceptuel; une polarité productrice de sens et d’émulation – dans tout ce que ce terme peut avoir de fructueux. Certains points ainsi sedistinguent, apparentant l’un ou l’autre travail, de façon spontanée, ou tout du moins à priori non préméditée. La libre association s’impose dans cette mesure comme une métaphore possible, évoquant Freud et cette méthode centrale de la psychanalyse.

Le projet proposé au Centre permettra de découvrir une sélection de travaux des artistes à travers deux programmations présentées chacune pendant un mois et demi. La première, incluant des films d’Herman Asselberghs et Manon de Boer (5.06 au 21.07) illustre notamment la prédominance d’une forme documentaire expérimentale, qui parfois se construit sur le motif d’absence de présence, parfois à l’aide d’éléments fictionnels, souvent dans un rapport privilégié au portrait. L’attention, la patience, est pour les quatre artistes un aspect crucial, comme l’est d’ailleurs le rapport au son, du son à l’image. Le second programme composé de travaux de Sven Augustijnen et Anouk De Clercq (23.07 au 8.09), confronte les fantômes du colonialisme à des animations 3D de lieux dépourvus de présence humaine, s’offrant comme autant de surfaces de projection de pensées.

Reste un élément intangible et pourtant crucial ; celui du potentiel politique de la pratique filmique, rendant possible la contestation de systèmes oppressifs ou l’élaboration de modes de vie expérimentale, et se conjuguant ici à des quêtes esthétiques, expérimentales et émancipées des structures conventionnelles.

Une proposition de Emilie Bujès

FILMS PRÉSENTÉS
Herman Asselberghs, Capsular (2006) ; Speech Act (2011)
Manon de Boer, Resonating Surfaces (2005) ; Presto, Perfect Sound (2006) ; Attica (2008)
Sven Augustijnen, Spectres (2011)
Anouk De Clercq, Conductor (2004) ; Oops wrong planet (2009)

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