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Benoît Delaunay, Un sens du dialogue

Benoît Delaunay
Un sens du dialogue


Cette exposition s’inspire des Trois dialogues entre Hylas et Philonous du philosophe écrit par George Berkeley au XVIIIe siècle. Véritable outillage méthodologique et logique, l’ouvrage révèle « le génie du langage ordinaire ». En trois entretiens, Berkeley pose la question de l’existence de la matière, rappelle l’impossibilité de comprendre le monde des choses sans les percevoir et recourt à une forme d’immatérialisme raisonné.

Dans ce qui pourrait être le jardin des sceptiques, trois objets interrogent leur propre condition : au centre, domine une structure bancale en bois, passant d’un équilibre à un autre. En lisière, des élancements de branches imprimés au feu sur papier aquarelle composent la limite de ce jardin. Sur un des côtés, un cadran intemporel reflète toutes les heures selon l’angle depuis lequel on le consulte.

Se substituant à l’ombre projetée du cadran solaire, le reflet du miroir rappelle que le temps est une vue de l’esprit. Fixée par les fluctuations thermiques des flammes, les impressions végétales évoquent le grouillement aléatoire de la matière et de sa composition. Incorporant dans son architecture la torsion insaisissable du mouvement de la nature, la structure en bois met en balance un antagonisme.

L’exposition donne ainsi à voir la distance entre deux mondes qui cohabitent : celui de la représentation sensible du matériau et celui distant de la théorie physique des éléments. Un sens du dialogue orchestre ce mouvement dialogique entre connaissance et perception.

Qu’ils soient de l’ordre du dessin, de la sculpture ou de l’installation, les travaux de Benoît Delaunay proposent des structures à la fois internes, et apparentes, désignant aussi bien une morphologie qu’une ossature. Entre le monde insaisissable des images et celui préhensible des objets, ils agissent comme des éléments de liaisons qui questionnent la matérialité et la visibilité des choses. Ils témoignent d’une « structure de l’apparence »1 et du rapport « constructionnel » que nous avons de notre représentation intuitive du monde.

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