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Adrien Missika – Oahu


Le travail d’Adrien Missika se déploie comme une investigation permanente dans les espaces intermédiaires, entre fiction et réalité. Il puise autant dans les registres du décor artificiel que de la bande dessinée, du cinéma fantastique et de la carte postale. Grand voyageur, amateur d’architecture et d’archéologie, Adrien Missika mélange des images rapportées de ses voyages à celles qu’il réalise en studio, à partir de maquettes faites de matériaux de fortune, et d’un éclairage parfois sommaire. En se jouant des attentes et des présupposés du spectateur, l’artiste questionne subtilement nos rapports au monde et à ses représentations.

Pour cette édition, l’artiste s’empare d’un médium particulier et réalise une image de paysage insulaire au crépuscule, photographié en studio à la chambre sur négatif argentique 4 x 5 inches, puis imprimé en héliogravure sur papier.

La photographie est née photogravure dans l’atelier de Nicéphore Nièpce en 1828. L’héliogravure à grain a conservé dans tous ses développements les caractéristiques de la gravure d’art : cuivre, encre, papier. La plaque est rendue photosensible avec une gélatine bichromatée, elle reçoit l’image par insolation, puis est gravée au perchlorure de fer comme on le ferait d’une aquatinte. La plaque ainsi gravée est encrée abondamment puis essuyée à la main de façon à conserver toutes les définitions des plus profondes au plus subtiles.

Ce procédé inventé par Nicéphore Nièpce a été perfectionné par Abel Niepce de Saint-Victor et W.H. Fox Talbot dans la première moitié du 19e siècle. Mise au point par Karl Klietsch en 1878, cette technique de multiplication permet des nuances plus riches que le développement sur papier photographique. Comme le dit Pietro Sarto, l’héliogravure permet de travailler en « trois dimensions » la photographie : celle de la matière, du volume des creux et du type d’encres. La richesse de ses possibilités en avait fait le médium préféré de Edward Steichen et de tous les photographes de Caméra Work.

L’Atelier de Saint-Prex explore depuis 1968 diverses formes de gravure. Le collectif d’artistes ayant comme noyau, Pietro Sarto, Valentine Schopfer et Michel Duplain, a entre autre réalisé des héliogravures de Balthasar Burkhard, Paul Strand ou Edward Steichen.

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