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Programmation de films au Cinéma Dynamo


Le Cinéma Dynamo accueille le Centre de la Photographie Genève (CPG) pour trois soirées de projection organisées dans le cadre de la triennale des 50JPG – 50 Jours pour la photographie à Genève 2016. 50JPG explore la société contemporaine en prenant la photographie comme fil conducteur.

Axé autour d’une exposition thématique, Caméra(Auto)Contrôle, au BAC (Bâtiment d’Art Contemporain), l’évènement déploie son propos à travers une vaste constellation de plus de 30 lieux partenaires de Genève et ses environs.

MERCREDI 8.6.2016, 19.00
Gaëlle Cintré, Zone Blanche (2014), 22′, en présence de l’artiste
Mêlant le registre documentaire à celui de la fiction, le travail vidéo de Gaëlle Cintré (*1986, France) puise son inspiration dans les anecdotes de la vie quotidienne et les récits de science-fiction. Son film Zone Blanche, se pose comme un contre-pied à Caméra( Auto)Contrôle, une forme de contrôle technologique en négatif qui affecte les corps jusqu’à les rejeter hors du technocosme contemporain. Elle a rencontré quatre femmes souffrant d’un syndrome aigu d’intolérance aux champs électromagnétiques artificiels (SICEM), causé entre autres par les téléphones portables et le Wi-Fi. Survivant en pleine montagne, le quotidien de ces électro-hypersensibles oscille entre retour à un mode de vie primitif et science-fiction post-apocalyptique. Ne supportant plus la proximité du courant électrique ni même de piles, c’est avec une caméra mécanique qu’il a fallu les approcher.

Harun Farocki, Erkennen und Verfolgen (War at a Distance) (2003), 58′
Il y a 2 ans disparaissait Harun Farocki (1944, Neutitschein, † 2014, Berlin). Cinéaste, critique, éditeur, théoricien, enseignant et curateur, il n’a cessé de jeter un regard lucide et constamment renouvelé sur notre rapport aux images et la nature de ces dernières. Il a réalisé depuis 1966 plus de cent films, essentiellement des essais, courts et moyens métrages. Cette œuvre, résolument politique, offre une grille de lecture de l’évolution des régimes d’images au cours des 40 dernières années, notamment la montée en puissance des dispositifs de contrôle.

Dans Erkennen und Verfolgen (littéralement « reconnaître et traquer », les prémices du « tracking »), il s’attache à décrypter la généralisation, durant la guerre du Golfe, de l’usage de caméras placées directement sur les missiles et bombes et souligne la perte de réalité de ces images semblant sortir d’un jeu vidéo.

JEUDI 9.6.2016, 19.00
Lucien Castaing-Taylor & Véréna Paravel, Leviathan (2012), 87′
Castaing-Taylor (*1966, Liverpool) et Paravel (*1971, Neuchâtel) collaborent en tant qu’anthropologues, artistes et réalisateurs, dans le cadre du Sensory Ethnography Lab de l’Université d’Harvard, une plateforme d’expérimentation qui vise à aborder des questions touchant aux sciences humaines à travers des démarches audiovisuelles créatives plutôt que par la forme écrite, généralement privilégiée dans ce domaine.

Léviathan. Monstre marin originel dans la Bible, métaphore de l’État pour le philosophe Thomas Hobbes (1588-1679), ou encore baleine tant redoutée par les pêcheurs de Moby Dick: c’est en référence à ces trois occurrences que les deux ethnographes et cinéastes ont intitulé leur film. New Beford, Massachusetts – où ces derniers ont embarqué à six reprises à bord de chalutiers – est en effet non seulement le point de départ du roman culte de Melville mais est aussi actuellement le principal port de pêche des États-Unis.

Les réalisateurs ont jeté leur dévolu sur de petites caméras GoPro fixées sur les casques des pêcheurs, sur les cordes et chaînes ou encore sur des perches leur permettant de filmer aussi bien en surface que sous l’eau. En résultent des images fascinantes, entre ciel et terre, où les éléments naturels et mécaniques s’entrechoquent et surgissent hors de l’obscurité en des couleurs phosphorescentes, proches de l’abstraction. Le tout accompagné par un traitement sonore hypnotique passant des craquements métalliques diffractés par l’univers sous-marin, à la clarté des sons de vagues, d’oiseaux ou du vent en surface.

VENDREDI 10.6.2016, 19.00
Jill Magid, Surveillance Shoe (2000), 6′
Le travail de Jill Magid (*1973, Bridgeport) est profondément ancré dans son expérience personnelle, rendant floues les limites entre art et vie. Elle explore dans ses performances les tensions entre l’individu et les structures d’autorités supposées « protectrices », telles que les services de renseignement et la police. En 2004, elle passe 31 jours à Liverpool. Assez de temps pour tisser des liens avec Citywatch, firme supervisant alors le plus vaste réseau de caméras de surveillance du Royaume-Uni. Elle demande alors qu’on la suive, portant un manteau rouge, à travers le réseau de caméras, dans les rues de la ville. La démarche pour récupérer les images nécessitant une trentaine de formulaires de demande, elle justifie alors sa requête sous forme de lettres d’amour, comme la trace d’une histoire passée entre elle, la ville et la police.

Michael Klier, Der Riese (1983), Collection Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC), 82′
En s’emparant, dès 1983, de sources variées de vidéo surveillance dans l’espace public de Hambourg et en les articulant de manière critique, par la simple force du montage, Der Riese fait office de pionnier dans la prise de conscience du nouveau rapport aux images instauré par la généralisation des dispositifs de surveillance dans la société occidentale. Cité par Harun Farocki comme une source d’inspiration manifeste dans sa réflexion critique sur le sujet de l’imagerie de contrôle, le film trace les contours de ce « géant » omniscient, regard anonyme, expansif, et plus que jamais d’actualité.

 

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