Le Centre d’Art Contemporain Genève a le plaisir d’annoncer la première exposition personnelle dans une institution de David Hominal. L’artiste présentera, entre autres, deux sculptures monumentales ainsi qu’une vidéo spécialement conçues à cette occasion.

Dans le travail de David Hominal, la peinture est un liant conceptuel entre tous les éléments qui composent sa pratique : installations, sculptures, vidéos, performances et toiles. Cette pratique multiforme trouve ses racines dans un questionnement cohérent autour des possibilités de développement de la peinture contemporaine, comme par exemple la conscience du potentiel synesthétique de la peinture considérée dans le champ de la musique ou de la danse. Derrière l’œuvre de David Hominal se cache un malaise évident, un mouvement de régression dans lequel l’artiste transpose les concepts physiques tri-dimensionnels d’annihilation et dissipation picturales et artistique, sans jamais tomber dans le piège moderniste de négation.

D’un côté, cet esprit régressif inclus un désir d’interrompre la stabilité et la continuité de la représentation par la peinture. Cela permet à l’artiste de donner aux concepts picturaux une forme directe, comme par effet de “chosification”. En effet, il agît par volonté de nier l’objet, de dématérialiser la peinture. D’un autre côté, David Hominal s’efforce de maintenir le geste pictural, selon les mots de Martin Kippenberger “beside itself” (à côté d’elle-même) à travers une série d’opérations : dislocations infinies, fragmentations ou dégradations.

Landscape (half hard), 2010, est une longue sculpture étroite, un rectangle plaqué aluminium, qui traverse tout l’espace d’exposition. Cette structure monumentale fonctionne comme un gigantesque miroir qui reproduit de manière diffuse l’espace autour de lui. Elle reflète le soleil estival afin de perturber le regard du visiteur jusqu’à le rendre presque aveugle aux heures les plus lumineuses de la journée. Landscape (half hard) symbolise un geste de pictural simple, réduit à son strict minimum : la lumière et la vision. Untitled (purple), 2010, une installation composée de plusieurs écrans plats, est disposés devant la sculpture. La surface violette des écrans est visuellement très captivante et les place en contradiction visuelle très forte avec la sculpture à laquelle ils font face.

La nouvelle vidéo de David Hominal L’Après-midi d’un faune, 2010, donne son titre évocateur à l’exposition. Cette vidéo a été filmée par l’artiste pendant quatre ans, dans son studio, dans plusieurs lieux intérieurs ou anonymes. La caméra fait un gros plan sur sa main et la suit se déplacer nerveusement sur le sol. Elle semble lire une écriture braille sur le sol, comme si elle cherchait d’invisibles objets minuscules, dans une sorte de danse nihiliste. “L’Après-midi d’un faune” est également le titre d’un célèbre ballet créé en 1912 par le chorégraphe russe Vaslav Nijinsky. Ce balet met en scène le côté bestial de l’humanité. Il était composé de mouvements latéraux très marqués. Ces éléments formels et émotionnels font echo au nouveau travail vidéo de David Hominal. L’exposition sera accompagnée d’une publication ainsi que d’une édition limitée.

Une proposition de Katya García-Antón