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BIM18 – Vendredi

Premières & conversations
Irene Dionisio, James N. Kienitz Wilkins, Tobias Madison, Bahar Noorizadeh


www.bim18.ch

Premières suivies de conversations avec les artistes au Cinéma Spoutnik. Films introduits par les étudiant-e-s de la Section Cinéma de la HEAD – Genève

18.00
Tobias Madison, O Vermelho do Meio-Dia
(Brésil/Suisse · 2018 · 45 min · portugais et anglais, sous-titré en anglais)
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O Vermelho do Meio-Dia investit l’espace entre documentaire et improvisation afin de considérer l’idée de l’Autre sous l’angle de ses différentes perspectives et représentations. Le film mêle deux histoires pourtant fondamentalement divergentes. D’un côté, une fête – le lieu où elle se déroule, ses invités, sa musique, sa classe, son genre, qui construisent un grand rassemblement ; de l’autre, les membres transsexuels d’un collectif d’artistes dont la conversation va et vient entre interactions scénarisées et improvisation. Cette discussion a pour objet un conte sadomasochiste de Georges Bataille sur une communauté au bord de l’émeute. L’interaction entre ces deux vérités (et mensonges) propose une nouvelle perspective sur l’autoréflexivité en donnant des résultats imprévisibles.

19.00
Irene Dionisio, Il mio unico crimine è vedere chiaro nella notte
(Italie/Suisse · 2018 · 16 min · italien, sous-titré en anglais)
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Il mio unico crimine è vedere chiaro nella notte se confronte à la censure dans le cinéma italien et à la suppression psychologique dans l’art. Le titre de l’œuvre (mon seul crime est de voir clairement dans la nuit) met en évidence l’idée du conflit à la source de la création et la censure. En réinterprétant des fragments de films découpés et éliminés avec un scrupule tout bureaucratique, l’œuvre rejoue obstinément les coupes infligées aux productions des maîtres du passé, et les transforme en autant de signes d’un cinéma toujours inachevé. La coupe, qui vise à interrompre le lien entre le regard et le possible, devient ici un lieu destiné à être repeuplé de fantômes.

19.30
James N. Kienitz Wilkins, This Action Lies
(Etats-Unis/Suisse · 2018 · 32 min · anglais, sous-titré en français)
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This Action Lies (Cest Action Gist) s’intéresse aux limites de l’observation – ou comment regarder très fort une chose en en écoutant une autre. Il s’agit ici d’une apologie polyphonique paranoïaque très simple : celle d’offrir trois perspectives d’un même objet qui pourrait ne pas exister dans une pièce qui ne peut pas exister, tout en étant à la merci d’un monologue dubitatif. En d’autres termes, d’une défense du cinéma. Ce projet développe les idées abordées dans l’un des films précédents de James N. Kienitz Wilkins, Indefinite Pitch (2016), et se fonde également sur la voix, grâce à un long monologue analysant un produit commercial générique et sans valeur, élevé ici au statut d’une forme quasi platonique.

20.15
Bahar Noorizadeh, After​ ​Scarcity
(Suisse · 2018 · 35 min · anglais, sous-titré en anglais)
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Le film de science-fiction After Scarcity retrace la volonté des cybernéticiens soviétiques, entre les années 1950 et 1980, de construire une économie planifiée entièrement automatisée – une volonté qui connaît aujourd’hui un regain d’intérêt en sa capacité à défier la financiarisation. Si le problème du socialisme était la perte de temps – trop de bureaucratie, trop de conversations, trop de réunions –, un socialisme lancé à pleine vitesse, en comptant l’électricité et les statistiques, pourrait dépasser cette limite. Le film raconte un moment où, contre toute attente, il semblait possible de planifier l’ensemble du système d’un seul tenant – la propriété collective des ressources mondiales avec l’efficacité en réseau de Wal-Mart.

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