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Jon Rafman

Jon Rafman
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Le Centre d’Art Contemporain Genève est heureux d’accueillir Jon Rafman, l’un des artistes phares de l’ère numérique pour présenter quatre de ses récents films. Ses œuvres radicales et dérangeantes explorent l’impact social et existentiel du web, de ses plateformes et des productions cryptiques de certaines de ses communautés.

Still Life (Betamale) (2013)
Still Life (Betamale) nous plonge dans les profondeurs des obsessions et transgressions d’internet. Le flux des images fixes, des photos et extraits vidéos du film dresse un pêle-mêle de la sous-culture digitale. Il nous fait pénétrer dans des antres abjectes de gamer, qui s’installent dans ce qui pourrait ressembler à des lits médicalisés trônant au milieu de véritables décharges, où les immondices vont jusqu’à envahir les interstices des claviers. À ces images sordides succèdent une cascade frénétique d’images et de scènes insolites : des personnes grimées en furry chancèlent, s’exhibent en Spandex ou rebondissent drôlement sur des balles de fitness. Le personnage désespéré du furry Swampy T.Fox, sombre lentement dans une marre de boue en tendant silencieusement ses bras aux spectateurs. Sommes-nous face à des distractions stupides, des scènes de débauche raffinées ou de nouvelles formes de prières ?

You, The World and I (2010)
Quand Eurydice, la bien-aimée d’Orphée, mourut, il recourut aux charmes de sa lyre enchanteresse pour la ramener du royaume des ténèbres. Hadès l’autorise alors à la seule condition qu’il ne la regarde pas sur le chemin du retour. Ne pouvant résister à regarder sa belle, Eurydice la perd à jamais. Dans You, The World and I, conte orphéen transposé aux temps modernes, un narrateur anonyme cherche aussi désespérément un amour perdu. Plutôt que les charmes de la lyre, les outils technologiques contemporains, tels que Google Street View et Google Earth lui permettent de faire remonter ses souvenirs et de suivre les traces de son amour perdu.

Poor Magic (2017)
Poor Magic livre une vision dystopique post-humaine où des corps en 3D animés subissent de multiples tortures dans un environnement numérique abstrait. La vidéo présente une succession de motifs répétitifs : un avatar bleu et lisse, les images d’une coloscopie ou encore celles, réalisées à l’aide de logiciels de simulation de foule, de silhouettes alignées qui s’écrasent et tombent les unes sur les autres. Bien que lamentation poétique, Poor Magic traite de la conscience fragmentée d’une existence post-physique. Le film dresse le terrifiant portrait d’un avenir où toute l’humanité errerait dans un purgatoire virtuel et serait maltraitée sans cesse. Ou s’agit-il plutôt d’une représentation violente du présent et des effets de la technologie sur nos corps et esprits ?

Dream Journal 2016-2019 (2019)
La dernière vidéo monocanale de Rafman, Dream Journal 2016-2019, présente une dystopie futuriste sous forme d’animation surréaliste. Le film se situe dans un environnement urbain tech-noir, peuplé d’hybrides étranges de non-humains et de personnes augmentées. Le récit retrace notamment les péripéties de Xanax Girl dans la quête de son compagnon disparu, un chien/phoque hybride à tête de garçon. Ces images émanent tant de rêves lucides que des exercices d’écriture automatique réalisés par l’artiste. Rafman brouille ainsi une trame narrative qui aurait pu sembler familière.

Jon Rafman est né en 1981 à Montréal, Canada. Il a étudié la philosophie et la littérature à l’Université McGill de Montréal et a obtenu une maîtrise en arts-visuels à la School of the Art Institute of Chicago. Ses expositions personnelles récentes comprennent The Mental Traveller, Fondazione Modena Arti Visive (2018), Dream Journal 16′ – 17′, Sprueth Magers Berlin (2017), I Have Ten Thousand Compound Eyes and Each is Named Suffering, Stedelijk Museum, Amsterdam (2016), Westfälischer Kunstverein, Munster (2016), Musée d’art contemporain de Montréal (2015), The Zabludowicz Collection, London (2015). Ses œuvres ont été présentées dans des expositions collectives internationales importantes, dont la 58e Biennale de Venise (2019), Leonard Cohen : A Crack in Everything, Musée d’Art Contemporain de Montréal (2017), K11 Art Shanghai (2017), Suspended Animation, Les Abattoirs, Toulouse (2017), Sharjah Biennial (2017), Berlin Biennial 9 (2016), Manifesta Biennial for European Art 11 (2016), The Future of Memory, Kunsthalle Wien (2015), Speculations on Anonymous Materials, Fridericianum, Kassel (2015), and Biennale de Lyon (2015).

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