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I am making Art – 4 Studies on the Artist’s Body

I am making Art
4 Studies on the Artist’s Body


Le Centre d’Art Contemporain Genève est heureux de présenter I am making Art – 4 Studies on the Artist’s Body, une exposition collective de vidéos composée de quatre chapitres thématiques.

Depuis les années 60, de nombreux-ses artistes utilisent leur propre corps comme sujet et objet (matériau) de leur travail. L’exposition confronte un grand nombre de vidéos historiques et contemporaines pour retracer l’évolution de ce phénomène, et propose de (re)découvrir des œuvres d’artistes comme Marina Abramovic, Vito Acconci, Fabrice Gygi, Sigalit Landau, Grace Ndiritu, Hayley Newman, Yoko Ono, Adrian Piper Et Salla Tykkä. Le projet comprend également des conférences de Paco Barragán et Kathy Battist, ainsi qu’une performance historique de Faith Wilding.

Les artistes présentés dans l’exposition adressent tous et toutes des questions identitaires, à un niveau ou un autre. À une époque dite globalisée, l’affirmation d’une identité individuelle relève d’une importance particulière. La construction de notre moi, de notre identité telle qu’elle est véhiculée par notre présence physique, est une obsession récurrente chez de nombreux artistes. Une partie de cette fascination vient peut-être du fait que le corps physique est le premier aspect de notre présence au monde; nous ne pouvons contrôler notre apparence, et sommes incapables de voir notre propre corps tel que les autres le perçoivent. Le corps précède le moi, et il se pourrait bien que cette personne physique ne soit qu’une représentation partielle, voire même une trahison, de ce que nous pensons être nous-même.

Avec le développement de la technologie vidéo au milieu des années 60, les artistes ont soudainement eu la possibilité de procéder à des enregistrements temporels de leur pratique qui offraient plus que de simples images photographiques, de manière relativement facile et peu coûteuse. Cette nouvelle technologie florissante leur a permis d’élargir les «dynamiques de confrontation» inhérentes à leur pratique. La décennie suivante, qui conduit au milieu des années 70, a été le témoin de nombreux bouleversements sociaux et politiques à la fois aux États-Unis et en Europe, et une esthétique performative a pu se développer dans un contexte où l’objet d’art traditionnel ne semblait plus offrir qu’un intérêt limité. Plus qu’un simple médium spécifique, la vidéo est devenue une méthode de travail, un outil pratique permettant de confronter le public avec la présence de l’artiste de façon plus immédiate, et de le soumettre au processus d’élaboration de ces nouvelles formes d’œuvres souvent provocantes, poétiques et politiquement engagées. Un moyen notamment de révéler les activités prenant place dans l’intimité du studio de l’artiste (comme chez Bruce Naumann), ou de la psyché de l’artiste (comme chez Vito Acconci).

Les premières œuvres liées à la performance, datant des années soixante et septante, prennent une importance renouvelée avec la résurgence actuelle de pratiques plus performatives, et les artistes d’aujourd’hui se réfèrent de plus en plus souvent aux travaux de cette époque, tout en les réévaluant. Pourtant, un grand nombre des œuvres et des acteurs pionniers de cette période ne nous sont connus qu’à travers des écrits et une documentation photographique, moins souvent par l’expérience directe des œuvres, dont les enregistrements vidéo sont rarement présentés et dont ne subsistent parfois plus que les bandes originales, particulièrement fragiles. Comme l’a fait remarquer l’historienne de l’art Kathy O’Dell : « Quelle conclusion peut-on réellement tirer de ces photographies prises lors de chaque performance, si l’on tient compte du fait que chaque image ne révèle, selon le modèle de la caméra, qu’un 1/15e, un 1/30e voire un 1/60e de seconde de l’action qui a eu lieu ? ». Cet état de fait est toutefois en train de changer, et les œuvres importantes de cette période sont de plus en plus facilement accessibles, à nouveau grâce à l’évolution technologique, qui permet de restaurer et d’archiver les bandes originales en format digital.

Dans les années 90, une nouvelle période de bouleversements sociaux et politiques a pris place, et semble vouloir perdurer à une échelle globale. La performance est redevenue un genre populaire, et le corps une base éloquente à partir de laquelle développer un travail. Avec l’effondrement du boom du marché des années 80, et une diminution des sommes allouées à l’art, le caractère éphémère de la performance et de la vidéo est redevenu très attractif. Comme dans les années 70, ces médias relativement récents ont offert à des artistes la liberté de développer des formes d’expression qui n’étaient pas liées à l’histoire des pratiques artistiques précédentes, et ont permis d’exprimer de façon très immédiate (et intime) une angoisse et une désorientation individuelle qui semble caractéristique de la fin du 20e siècle.

I am making Art comprend une large sélection de travaux, tant historiques que contemporains. Attaché ou malmené, nu ou recouvert de peinture, immobile ou spasmodique, le corps y est présenté dans toutes les situations possibles. Les artistes « vivent » leur art, prolongeant la tradition séculière de l’autoportrait, et employant le corps pour rompre avec les normes et les catégories identitaires en vigueur.

Ce projet est composé de quatre chapitres thématiques, qui se succèdent pendant la durée de l’exposition. La définition de ces catégories est inévitablement artificielle, puisque chaque œuvre possède de nombreux niveaux de lecture, et les chapitres doivent donc être compris comme des outils pratiques de présentation. Le corps peut être employé comme un matériau plus ou moins personnel ou impersonnel; sans vocabulaire défini, il n’est qu’un système de signes en mouvement. Dans le premier chapitre, « Rituel, Transgression, Endurance, Risque », il est question de briser les tabous et de repousser les limites physiques ou morales, tandis que le deuxième, « Processus, Durée, Répétition », aborde la répétition d’actions simples comme un moyen de leur insuffler une nouvelle signification. Le troisième chapitre, « Identité et Transformation », traite de l’édification d’une identité dans les rapports à soi-même et à autrui, qu’elle soit travestie ou simplement mise en scène.

Enfin, le dernier chapitre s’intitule « Féminisme », un terme qui n’est plus très en vogue au début du 21e siècle, mais qui a permis de ménager un espace d’activité crucial dans l’art des années 60 et 70. À cette époque, les femmes artistes ont pu trouver une nouvelle voix et une nouvelle manière de créer, qui leur offrait une visibilité plus grande que jamais. Débarrassées de la tradition d’une histoire patriarcale, ces artistes ont gagné la liberté d’explorer les questions de genre et de hiérarchies de pouvoir, et de repenser entièrement le statut de la femme, à la fois comme artiste et dans un contexte social plus large.

Une proposition de Katya García-Antón et Clare Manchester

 

CHAPITRE 1:
« Rituel, Transgression, Endurance, Risque »
24.02 – 11.03.2007
Avec Marina Abramovic / Ulay, Franko B, Fabrice Gygi, Oleg Kulik, Sigalit Landau, Ana Mendieta, Yoko Ono, Ene-Liis Semper et Smith / Stewart

CHAPITRE 2:
« Processus, Durée, Répétition »
13.03 – 25.03.2007
Avec Absalon, Vito Acconci, Gilbert & George, Paul McCarthy, Richard Serra, John Wood / Paul Harrison et Lin Yilin.

CHAPITRE 3:
« Identité et Transformation »
27.03 – 08.04.2007
Avec Pilar Albarracín, Lynda Benglis, Sadie Benning, Leigh Bowery, Coco Fusco / Guillermo Gómez-Peña, Mara Mattuschka, Bruce Nauman, Grace Ndiritu, Adrian Piper, Zineb Sedira et Georgina Starr.

CHAPITRE 4:
« Féminisme »
10.04 – 22.04.2007
Avec Janine Antoni, Helen Chadwick, Patty Chang, Hayley Newman, Martha Rosler, Salla Tykkä, Faith Wilding et Hannah Wilke.

 

Image de couverture: Janine Antoni, Lovingcare, performance, 1992. Courtesy l’artiste et Luhring Augustine.

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